La question de l’assurance chômage en France

Le système français d’assurance chômage vit une crise grave, la convention de l’Unedic qui fixe les règles d’indemnisation expire dans quelques jours. Après 4 mois, patron et  syndicats n’ont pas réussi à se mettre d’accord sur l’avenir du système.

Un conflit entre syndicats et patronats

L’Etat avait demandé aux syndicats et aux patronats qui cogèrent l’Unedic de réduire son déficit. L’assurance maladie prend l’eau, elle a accumulé 26 milliards de dettes et pour redresser la barre il y a deux grandes solutions : soit nous devons faire des économies en indemnisant un peu moins les chômeurs ou nous devons relever les cotisations. Les syndicats militent pour un relèvement des cotisations sur les CDD, refus absolu du MEDEF pour qui c’est la ligne rouge à ne pas franchir. Le MEDEF dit que ce n’est pas en rendant le travail plus cher que cela va créer des emplois et améliorer le système. En effet, dernièrement le gouvernent a baissé les charges sur le travail et ce serait contradictoire de les relever aujourd’hui.

Quelle est la suite probable de ce conflit ? Les négociations semblent bloquées et quand les syndicats et le patronat sont bloqués, l’Etat doit reprendre la main et c’est à partir de ce moment là que le sujet devient immédiatement politique. En pleine campagne électorale, la gauche va monter au créneau en demandant des taxes sur les CDD, une partie de la majorité va exiger que l’on revienne sur les allégements de charges, mais Bruxelles ne va pas être satisfait, car nous leur avions promis une réforme de l’assurance chômage, une baisse des déficits et d’autres promesses qui ne seront pas tenues etc. Malheureusement, cela va créer de nouvelles tensions avec Bruxelles !

Le gouvernement au pied du mur

Le gouvernement qui avait demandé aux partenaires sociaux de redresser la barre va donc devoir faire lui-même le sale boulot et il n’en a vraiment pas du tout envie. C’est un effet collatéral du feuilleton de la loi travail, car si nous en sommes là avec l’Unedic c’est parce qu’une grande partie du patronat n’en peut plus des grèves et des blocages qui paralysent le pays. Il y a une espèce de radicalisation des postures de part et d’autre.

Clairement, le gouvernement n’avait pas besoin d’un dossier chaud de plus en ce moment.