Les français se passionnent pour la finance

Qu'ils l'aiment ou qu'ils la rejettent comme un ennemi, les français sont loin d'être indifférents à la finance. C'est un sujet qu'ils abordent d'un point de vue pragmatique, celui de leurs finances personnelles, de leur situation patrimoniale et des avantages qu'ils peuvent obtenir. Trois phénomènes en particulier expliquent cet intérêt grandissant.

Les français sont devenus des clients exigeants et difficiles pour les banques

L'offre bancaire s'est élargie et complexifiée. Les produits d'épargne proposés ont fortement évolué depuis la fin des années 80, mettant à disposition du particulier des placements de plus en plus complexes, à taux variables, voire même liés à des marchés extrêmement pointus, comme les futures.

Dans le même temps, les frais bancaires ont augmenté, de plus en plus d'opérations étant facturées. Les banques ont cherché à faire faire une partie des opérations simples qu'elles assumaient auparavant en proposant des interfaces web et en facturant les opérations au guichet.

Malheureusement pour elles, elles ont, de cette façon, rendus leurs clients particulièrement conscients des coûts et elles les ont poussés à comparer non seulement les frais bancaires, mais l'efficacité des produits proposés.

Beaucoup de leurs clients ont sauté le pas. Convaincus que leur chargé de compte ne leur proposait pas des produits adaptés à leurs besoins, mais des produits adaptés aux objectifs de profit de la banque, ils ont commencé à multiplier les comptes dans différents établissements, en fonction des offres, et à gérer leur portefeuille eux-mêmes. En tant que banques secondaires, les banques en lignes connaissent d'ailleurs un succès important grâce à leurs coûts très bas.

L'investissement direct est de plus en plus facile

Les français ont donc, via leurs banques, la possibilité d'investir assez facilement en bourse. Mais il existe aussi d'autres filières qui leur permettent d'investir directement dans des projets qui les intéressent.

Le développement des systèmes de crowdfunding et tout particulièrement de crowdlending, les circuits de micro-financement ouvrent aux investisseurs qui le désirent la possibilité de sélectionner directement les entreprises dans lesquelles ils croient, sans passer par des fonds. Cette possibilité était autrefois réservées aux grosses sociétés capables de faire un appel public à l'épargne. Aujourd'hui, des PME, des administrations même, peuvent se faire financer directement via des plateformes dédiées. Les secteurs financés sont très hétérogènes, création culturelle, réinsertion, projets de développement durables…

Même si les plateformes réalisent une première sélection des projets, les investisseurs privés s'informent très sérieusement sur le secteur, l'entreprise, ses possibilités d'évolution.

Un objectif d'indépendance financière pour tous ?

Enfin, la conjonction d'une crise économique devenue endémique, d'une génération Z moins attachée à une carrière dans l'entreprise et d'un moyen technique, l'internet, a ouvert la porte à une activité d'investissement privée dans des appartements, des parkings, du vin, etc. avec un objectif simple : sortir de la "course du rat", générer un revenu le plus rapidement possible à partir des biens achetés, quitte à leur consacrer du temps, à retaper soi-même, etc…

Que vient faire l'internet là dedans ? Le partage d'expérience qui se passe de blog en blog, de forum en forum a désacralisé l'investissement immobilier. On n'achète plus un appartement pour y habiter, mais pour le louer et donc on s'informe sur les aides fiscales comme la loi Pinel, sur les rentabilités par quartier, les meilleures villes où acheter…